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Blog d'Etude de la Culture Visuelle Moderne
19 avril 2009

Dead Leaves

Dead Leaves

réalisé par Hiroyuki Imaishi

Japon : 1 OAV de 55 minutes - Production I.G - 2004

France : 1 OAV de 55 minutes - Pathé Vidéo - 2007

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Histoire:

Retro, un type nerveux avec une télé style "années 50" à la place de la tête, et Pandy, une fille sexy fan de David Bowie (un oeil bleu, un oeil rouge) et forte comme un gorille, se réveillent l'un à côté de l'autre, totalement amnésiques et nus comme des vers, perdus dans un quelconque terrain vague aux abords d'une immense ville futuristique. Etant tous les deux plutôt sanguins, ils ont tout de suite la bonne idée de voler une voiture et de braquer une banque. S'en suit alors une folle mais brève course poursuite avec une police armée jusqu'aux dents (lances roquettes et robot tueur) qui finira malheureusement par arréter nos deux compères et par les envoyer prompto, illico presto, à la surface d'une Lune à moitié détruite (Piccolo serait-il passé par là ?) où se trouve une gigantesque prison à la sécurité inviolable : Dead Leaves. Une fois là-bas, accompagnés des autres détenus, des mutants hideux et débiles à souhait, résultats d'innombrables expériences ratées menées par des scientifiques alcooliques en pleine crise de manque, Pandy et Retro se lanceront dans une périlleuse et rocambolesque tentative d'évasion, pour notre plus grand plaisir.

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"Si tu repasses encore un épisode de Plus belle la vie, je te tue, t'as pigé ?"

Critique:

Dead Leaves est un animé profond, empli d'une philosophie majestueuse, héritage incontestable d'une sagesse incommensurable, et d'une poésie bouleversante, digne de la plus merveilleuse des expériences transcendantales. Son scénario subtil et intelligent fait ressortir ce qu'il y a de meilleur en nous, exorcise nos plus sombres côtés et fait naître, dans les méandres de notre esprit malade, une joie sans fond et une compréhension claire et immédiate de toutes les zones d'ombres qui nous entouraient jusqu'alors. Jamais l'essence même de ce que l'on appelle l'humanité n'aura été aussi bien perçue et exposée à tous dans un drame saisissant de justesse et de... Bon j'arrête. Si vous cherchez uniquement à voir ce genre d'oeuvres, à vivre ce genre de sensations artistiques, Dead Leaves n'est pas pour vous : la simili histoire de cet OAV ferait passer un sketch de Bigard pour un roman de Victor Hugo et la grossierté, la vulgarité des dialogues, du design général ou des scènes qui nous sont montrées sont telles qu'en comparaison, les paroles du dernier AC/DC vous sembleront devenir de sublimes images poétiques, dignes des plus beaux textes de Rimbaud. Mais à l'inverse, si vous cherchez juste à vous faire éclater les mirettes, que vous adorez les scènes d'action surréalistes d'un John Woo au mieux de sa forme, et que la surenchère d'hémoglobine ou de loufoquerie grotesque ne vous fait pas peur, Dead Leaves deviendra certainement l'une des pièces les plus singulières et exaltantes de votre vidéothèque.

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"David Bowie Powaaaaaaa !!!"

Je ne m'étendrai pas sur le Character Design douteux (du scientifique à tête de gland au détenu avec une foreuse géante pour pénis) qui, bizaremment, me plaît bien, ni sur le scénario inexistant qui a au moins le mérite de ne jamais ralentir l'action, mais je tiens néanmoins à préciser quelques petites choses sur cet animé si particulier : en premier lieu, l'animation de Dead Leaves est juste une pure claque, fluide et ultra rapide, elle est l'élément clef de l'ambiance survoltée de tout l'animé et le principal attrait technique de celui-ci ; en second lieu, la réalisation et le montage sont tout bonnement excellents, plus épileptiques qu'un clip techno réalisé par un Oliver Stone sous speed mais à la fois complètement clairs et compréhensibles par n'importe quelle personne dont le cerveau n'aurait pas eu de graves lésions suite à la présence d'une importune balle de 8mm encastrée dans le crâne ; et pour finir, le rythme effréné du développement scénaristique est tout simplement d'une efficacité redoutable, tout va très vite (mais jamais trop vite : merci l'absence de véritable histoire) et ne nous laisse pas respirer une seule seconde tout le long des 55 minutes de ce moyen métrage complètement déjanté. Ce format assez court est d'ailleurs parfaitement adapté au but avoué du film : nous divertir, rien de plus. Ainsi, si vous avez la flemme de prendre votre voiture et de faire 2 heures de route pour finalement arriver dans un parc rempli de mômes aussi bruyants que des petits singes hurleurs sortis de force de leur milieu naturel, tout ça juste pour avoir la joie de pouvoir monter quelques minutes sur de stupides montagnes russes, je vous propose ici une alternative bien plus simple et bien moins onéreuse : fermez les volets de votre chambre ou de votre salon, mettez un casque sur vos petites esgourdes, le son à fond, et ouvrez grand vos yeux pour profiter pleinement du spectacle, certes débilisant, mais surtout follement électrisant, que vous offrira ce remarquable et surprenant ovni qu'est Dead Leaves.

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Un peu de brutalité dans un monde de finesse.

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