Banzaï !
Banzaï !
Non, ne fuyez pas ! Je ne vais pas ici vous parler du film de Claude Zidi dont l'affiche trône pourtant fièrement en tête de cet article, mais juste relayer une information de la plus haute importance, pour tous ceux qui ne seraient pas encore au courant du bouleversement majeur qu'est en train de connaître le marché de l'animation japonaise et de l'édition manga en France : Shogakukan-Shueisha rachète Kaze (soit Kaze vidéo - leader français de l'animation japonaise, aussi implanté dans toute l'Europe - et Asuka - maison d'édition parisienne publiant notamment Hokuto no Ken, Blackjack ou encore Gunslinger girl) et Anime virtual (filiale du groupe et numéro un de l'animation japonaise dans les pays germanophones). La Shueisha, pour les deux du fond près du radiateur, étant le Big Boss de l'édition manga au Japon, avec sa quarantaine de magazines, dont le célébrissime Shônen Jump, d'où proviennent, entre autres choses, les énormes blockbusters que sont Naruto, One Piece et Bleach. Suite à cette grande nouvelle, de nombreuses questions apparaissent alors dans ma petite tête de jeune blogueur fougueux :
Même si la firme nippone s'est empressée de rassurer les autres éditeurs français sur le fait que ces derniers conserveraient bien évidemment les licences juteuses qu'ils ont gagné à la sueur de leurs fronts et porté jusqu'à aujourd'hui avec courage et force grâce à leurs petits bras muclés d'honorables travailleurs, nous pouvons néanmoins nous demander ce qu'il en sera réellement à long terme ? La Shueisha n'aurait-elle pas en effet tout intérêt a directement éditer ses nouvelles séries à succès du Jump, via la maison d'édition Asuka par exemple, ou tout autre boîte dont elle aurait fait l'acquisition d'ici là ?
Est-ce que d'autres sociétés japonaises vont profiter de ce premier petit pas pour l'homme mais grand pas pour les otakus, pour prendre le train en marche et elles-aussi racheter des entreprises françaises (ou européennes), afin de déguster leur propre part de ce succulent gâteau qu'est notre beau pays, second plus grand consommateur de mangas au monde ?
Est-ce qu'un tel changement pourra servir les amoureux de la culture visuelle moderne que nous sommes, en raccourssisant les délais d'exportation des différentes productions du Pays du Soleil Levant et en nous proposant un choix toujours plus large d'oeuvres de qualité ?
Est-ce qu'au final, on pourrait même rêver d'avoir un Shônen Jump français qui serait la pure transposition du magazine original, mêmes séries et même rythme de parution avec seulement quelques semaines de décalage ?
A toutes ces interrogations, on peux certainement dès à présent répondre "oui" (enfin, peut-être un peu moins pour la dernière malheureusement, mais comme on dit : l'espoir fait vivre). Dans tous les cas, une chose est sûre : le monde de l'édition manga et de l'animation japonaise en France est en train de prendre un nouveau tournant, de s'ouvrir à de plus vastes horizons et de se rapprocher plus intensément que jamais de la source même de sa propre existence, tel le mystique bergsonien remontant à rebours jusqu'au flux originel de l'élan vital. J'aimerais m'attarder plus longuement sur le sujet, essayer d'éclairer plus posément les possibles tenants et aboutissants d'une telle révolution, mais comme ma référence (presque) hors-sujet à Bergson l'indique subtilement, je suis actuellement en pleine révision pour mes imminents examens de philosophie (Banzaï !). Je finirai donc maintenant ce billet, avec style et pertinence, en citant tout simplement l'une des plus grandes figures télévisuelles de notre temps :
"C'est tout, pour le moment."
"No comment..."