Shin Mazinger Shôgeki ! Z-Hen
Shin Mazinger Shôgeki ! Z-Hen
réalisé par Imagawa Yasuhiro d'après l'oeuvre de Go Nagai
Japon : 26 épisodes d'environ 20 minutes - Bee Media - 2009
Histoire:
Kôji Kabuto, un banal lycéen fan des X-Men et de DragonBall (il porte fièrement des énormes rouflaquettes à la Wolverine et une explosion capillaire digne du grand Vegeta), vit avec son petit frère, un gosse comme les autres, et son grand-père, un mélange de professeur Weetos et de Jean-Marie Le Pen (soit un vieux borgne avec une coupe de cheveux de l'espace), dans l'immense maison de ce dernier, au village d'Atami. C'est non loin de là, près du mont Fuji, qu'ont été construits les laboratoires d'Energie Photonique : une nouvelle source d'énergie au pouvoir inégalé que convoite le terrible Docteur Hell, afin de rendre encore plus puissantes ses terrifiantes Bêtes Mécaniques et de pouvoir ainsi réaliser son doux rêve de domination du monde (c'est bien, mon petit). Mais heureusement pour nous, le grand-père de Kôji a secrètement mis au point, dans son laboratoire tout aussi secret, une arme capable de rivaliser avec les armées conquérantes de l'abominable Docteur Hell : Mazinger, un robot géant qui donnera à Kôji les capacités d'un Dieu ou d'un démon. Le choix lui appartient, et de celui-ci dépendra le destin de toute l'humanité.
"Moitié homme, moitié robot, le plus valeureux des héros. Wolverine, Wolverine, défenseur de la Terre !"
Critique:
Shin Mazinger Shôgeki ! Z-Hen est une adaptation de la saga Mazinger de Go Nagai, fortement inspirée par son manga Z Mazinger (1998), qui est lui-même une relecture de son original Mazinger Z (série télé et manga de 1972/1973, dont de nombreux éléments sont aussi repris ici), la plus grosse différence entre les deux oeuvres étant la présence d'éléments mythologiques à la Chevaliers du Zodiaque dans la version la plus récente : le robot géant Mazinger y est décrit comme l'ancien dieu Zeus, qui se serait rebellé contre les autres dieux afin de protéger les hommes de leur injuste et dévastateur courroux. Ce nouvel aspect de l'histoire est d'ailleurs des plus agréables, offrant une aura plus mystique, intense et dramatique à l'ensemble de l'aventure que va alors vivre notre jeune héros, Kôji Kabuto. Si dans les pays francophones, Go Nagai est surtout connu pour son célèbre Goldorak (UFO Robo Grendizer), ce dernier ne se trouve être, en réalité, qu'une sous-partie de l'énorme saga Mazinger qui elle, reste malheureusement encore trop largement ignorée dans nos contrées (Kôji a d'ailleurs un petit rôle secondaire dans Goldorak, ce que les fans japonais de Mazinger Z n'apprécieront que moyennement). Cette nouvelle série, Shin Mazinger Shôgeki ! Z-Hen, avec sa refonte visuelle totale (pas un simple remontage à la DragonBall Kai) mais aussi complètement fidèle au design d'origine, est donc pour nous, la parfaite occasion de découvrir (ou de redécouvrir pour certains chanceux) tout l'univers de cette fameuse et cultissime saga, véritable symbole de toute une génération et pièce de grande valeur au sein du patrimoine culturel japonais. En effet, ce gentil robot qu'est Mazinger n'est pas juste une vieille machine comme les autres, mais bel et bien le premier mécha a avoir vu le jour au Pays du Soleil Levant, l'ancêtre d'une longue série de glorieux descendants, de Gundam à Tengen Toppa Gurren-Lagann, en passant par Evangelion. Et aujourd'hui, après le succès de ses nombreux rejetons, il est temps que papa redescende dans l'arène et nous montre un peu... qui c'est le patron.
"C'est moi le patron !"
Dès les premières minutes, Shin Mazinger Shôgeki ! Z-Hen nous transporte dans un monde à part : des robots géants aux couleurs vives, des laboratoires d'Energie Photonique, un grand-père au visage balafré et complètement hystérique, un jeune homme qui hurle comme un dingue dans le cockipt de son engin (le pilder, petit aéronef qui se place dans la tête de Mazinger), et surtout, un éventail de personnages diaboliques aux looks les plus improbables et fantastiques qui soient dont Pigman, un black en costard se balladant sur un tigre, une lance à la main, et pouvant grandir ou se démultiplier à volonté, le Comte Blocken avec sa tête séparée du corps qu'il tient entre ses bras, ou encore le Baron Ashura, sorte de Double Face nippon et bisexuel, délicieusement psychopathe (mon préféré). Le premier épisode, se situant vers la fin de l'intrigue, se veut d'ailleurs être une véritable vitrine du futur contenu de la série, une accroche spectaculaire vous scotchant littéralement à votre écran. La contre partie d'un tel procédé est que l'on puisse alors se sentir un peu perdu durant cette approche initiale, immergés que nous sommes dans le chaos ambiant de cette énorme bataille finale. Mais heureusement, à partir du second épisode le développement scénaristique reprend déjà une progression plus classique et plus facile d'accès, sans pour autant trop perdre en rythme ou en action pure et dure. Et ne vous en faites pas, de l'action, dans Shin Mazinger Shôgeki ! Z-Hen, il y en a à revendre.
"Baron Ashura, moitié soleil et moitié pluie. Baron Ashura, moitié lumière et moitié nuit."
Du vrai combat de méchas en environnement urbain : ça faisait longtemps et ça fait du bien ! (oui, je passe mes week-ends à inventer des slogans) Des immeubles qui s'écroulent en pagaille, de simples coups de poing qui ont des noms d'attaques de la mort qui tue et des coups de pied qui font trembler la Terre entière, que demander de plus ? Dans une atmosphère délirante et jouissivement rétro, des hurluberlus, tous plus à la masse les uns que les autres, s'affrontent pour la domination ou la sauvegarde du monde, dans des combats titanesques pleins de sang et de tôles froissées, de larmes et de cris déchirés, d'honneur et de rage désespérée : personnellement, j'adore. Bien sûr, la série a ses défauts : Kôji ou sont grand-père ont parfois une sale tête pas super bien dessinée, l'animation n'est pas toujours au plus haut niveau qui soit et les deux génériques sont totalement anecdotiques (la musique de celui d'intro est vraiment très sympa, mais elle est simplement accompagnée par une compilation d'images tirées en grande partie du premier épisode, dommage), mais au final, le plaisir subsiste et on ne peut être que transporté par toute la vitalité et la bonne humeur qui se dégagent de chaque épisode. Peut-être que certains vieux routiers du monde de l'animation japonaise ne pourront néanmoins s'empêcher de grommeler un petit "c'était mieux avant" et qu'à l'inverse, de jeunes narutards ne voudront pas jeter un seul oeil à cette merveilleuse série, juste parce qu'ils trouveront que "les bonhomes ils ont des têtes toutes moches à côté de Sasuke qui a trop la classe et de Gaara qui déchire sa maman", mais malgré tout, je les encourage tous à tenter l'expérience. Honnêtement, j'ai même la naiveté de croire qu'une telle oeuvre, à la fois moderne dans la forme et classique dans le fond, puisse enfin réunir les deux côtés des fans de japanimation. Quant à tous les autres, ceux qui sont ouverts à toutes les propositions (hum...) et dont je fais partie (moi aussi je lis Naruto et je n'en ai pas honte), ils n'ont aucune raison d'hésiter : "Rock me ! Mazinger !"
Petit bonus : la première photo du prochain Mazinger Z The Movie (vous y avez cru ? désolé)
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